La Grand-Voile

(Auteur: Jean-Jacques Frebault - jean-jacques.frebault@wanadoo.fr / Parution: Snipe Bulletin français - mai/octobre 2001)

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Çà y est , le conseiller technique commence à sècher.

Il faut quand même se lancer dans le réglage de la Grand-Voile.

Nous avons 6 moyens d'action pour modifier la Grand-Voile et adapter sa forme aux conditions météos.

Le Poussoir

Aprés avoir étarqué le foc à la bonne quête avec la bonne tension dans les haubans, le poussoir relâché, le mât se met naturellement dans une position que l'on appelera "neutre". Cette position doit impérativement être repérée sur le pont et sur le mât pour pouvoir la retrouver facilement en naviguation.

Profitez-en pour mettre également une marque 1cm en avant et 1cm en arrière du "neutre". Au près comme au portant dans 75% des cas, la position neutre est la bonne.

Le Hale-Bas

Tant qu'il n'est pas nécessaire de choquer l'écoute de GV pour garder le bateau plat, laissez votre hale-bas détendu. Dès qu'il faudra choquer la GV, le hale-bas sera pris progressivement pour enlever de la puissance dans la voile. Le hale-bas va faire cintrer le mât et donc aplatir le voile. Attention tout de même à ne pas trop en prendre: s'il y a des grands plis qui partent du point d'écoute et qui vont jusqu'au mât: c'est qu'il y a trop de hale-bas.

Au portant quelques soient les conditions: cherchez à mettre la latte supérieure paellèle à la bôme en ajustant le hale-bas en fonction du vent et des risées.

La Pantoire

La pantoire n'est pas forcément un réglage très important , certains même ont une pantoire fixe.

En premier lieu, assurez-vous que dans le petit temps, les 2 brins rentrent bien dans la poulie pour être sûr que la bôme peut être bien centrée.

Ensuite, dès que vous prenez du hale-bas, le brin sous le vent mollit et décentrer la pantoire ne sert plus à rien. Vous obtenez le même résultat en choquant l'écoute.

La pantoire n'est utile que dans le médium lorsqu'au rappel à fond vous tenez le bateau à plat sans problème mais la barre est un peu dure: là choquez 5cm de pantoire pour soulager la barre.

(Voilà, il reste encore 3 autres réglages mais nous verrons çà la prochaine fois...)

Le Cunningham

Plus vous prenez de cunningham, plus vous ramenez du creux le long du mât et plus vous aplatissez la chute. Le "cuni" est donc intéressant dans la brise quand vous ne tenez plus le bateau:

Au portant, veillez à toujours avoir le "cuni" bien relâché.

La Bordure

Même chos que pour le "cuni", plus vous en prenez, plus vous aplatissez le bas de la voile, et plus vous aidez la chute à ouvrier. Donc dès que le bateau devient dur à tenir vous prenez la bordure à fond.

Dans un vent plus faible, la bordure ne sera relâchée que d'1 ou 2cm. La lâcher plus, diminuerait trop le couloir entre le foec et le grand-voile et arrêterait le bateau.

L'Ecoute

Comme pour le foc, l'écoute, évidemment, c'est le plus important. Tout le reste ne sert à rien si l'écoute n'est pas parfaitement réglée au demi-centimètre près.

Petit temps

L'équipier à l'intérieur du bateau vous devez avoir le brin de pantoire sous le vent mou et le penon de chute de la latte du haut qui porte environ 50% du temps. S'il ne porte pas, vous êtes trop bordé, le bateau s'arrête.

S'il porte tout le temps, vous êtes trop choqué: çà peut marcher avec du clapot mais vous allez sûrement manquer de cap.

Petit médium

L'équipage au rappel, tranquille, les 2 brins de la pantoire sont tendus, la bôme est bien au centre et vous ajustez la tension de la chute avec l'écoute. Le vent baisse un peu vous choquez 5mm, le vent monte un peu vous bordez 5mm. Le bateau doit être parfaitement plat et ne doit jamais s'arrêter

Votre penon de chute doit porter en permanence et tant qu'il porte vous pouvez border.

Médium fort

Là, le rappel devient franchement plus dur. Dans les molles, le bateau à plat, vous maintenez encore la bôme au centre. Le hale-bas est ajusté sur ce réglage d'écoute et les 2 brins de pantoire sont toujours tendus. Mais dans les risées vous n'avez plus le choix: il faut choquer, et là çà devient beaucoup plus fatiguant pour le barreur. C'est l'inverse du petit médium, il faut choquer dans les risées et reborder dans les molles. Le barreur doit en permanence garder l'écoute à la main et négocier chaque vague et chaque risée pour toujours maintenir le bateau parfaitement plat.

Brise

La technique est la même que dans le médium fort: écoute à la main, bateau plat.

Bordure à fond, cunningham à fond, hale-bas à fond, la voile est aplatie au maximum mais sans pli de surtension (par exemple, des plis partant du point d'écoute jusqu'au mât indiquant qu'il y a trop de hale-bas ou en tout cas que le mât cintre trop).

Dès que le bateau gîte il va s'arrêter sur une vague. Dans la brise, il vaut mieux être trop choqué que trop bordé.

Voilà, pour l'instant la commission technique n'a plus rien à dire.
 

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